Comment devenir moniteur de ski ? Nos conseils

Le moniteur de ski exerce un métier qui consiste à transmettre sa passion et son expertise du ski et du snowboard à ses élèves ou ses stagiaires, qu’ils soient débutants, confirmés ou même experts. Son objectif majeur et permanent est de générer du plaisir dans la pratique de ce sport de glisse.

Ce métier passionnant nécessite une maîtrise technique irréprochable du ski, mais également un sens pédagogique profond afin de se faire comprendre rapidement par ses élèves. Le diplôme d’État de ski alpin, le Graal que tout moniteur stagiaire rêve d’obtenir un jour, offre la légitimité de superviser et d’enseigner le ski alpin, le snowboard ainsi que d’autres sports de glisse dérivés sur piste, et en hors-piste. Le DE ski alpin est reconnu au niveau III, équivalent à un niveau bac + 2/+3, similaire à un BTS ou DUT. Afin d’être toujours performant, une remise à niveau est requise tous les 6 ans.

En tant qu’éducateur spécialisé, l’instructeur de ski alpin, grâce à son diplôme d’État, peut choisir de travailler en tant qu’indépendant, par exemple au sein d’une école de ski, ou en tant qu’employé dans diverses organisations, telles que l’UCPA ou des centres de vacances.

Le rôle et les responsabilités d’un moniteur de ski

Le moniteur de ski enseigne pour apprendre au skieur débutant à effectuer ses premières traces, mais également pour faire évoluer et progresser les skieurs intermédiaires et experts. Le moniteur ne s’arrête pas seulement à l’apprentissage du ski, il propose aussi des cours de snowboard, de l’accompagnement handiski, et certains moniteurs se spécialisent même en télémark ou autres dérivés du ski ou du snowboard.

La clé de réussite dans ce métier est la capacité à s’adapter à son public et aux conditions météorologiques. En effet, les jours de mauvais temps, il n’est pas nécessaire de monter au sommet de la station pour skier face à un vent fort et une mauvaise visibilité par exemple. Concernant ses élèves, ils peuvent être des enfants ou des adultes, plus ou moins sportifs, etc.

Les qualités relationnelles, la patience, ainsi que le sens de la pédagogie sont trois critères indispensables à maîtriser pour devenir moniteur de ski. Pour rappel, l’apprentissage du ski est long et nécessite d’être bien aiguillé avec un vocabulaire explicite et adapté.

Le moniteur de ski connaît les gestes de premiers secours ainsi que la sécurité à mettre en place s’il est témoin d’un accident.

Il doit également apporter de manière spontanée sa participation active à la vie et à l’entretien de la station de ski, comme par exemple aiguiller un groupe de skieurs qui se sont perdus, récupérer un élève qui n’est pas forcément de son groupe jusqu’à le ramener à ses parents ou au moniteur qui gérait son cours de ski.

La formation pour devenir moniteur de ski

Si vous souhaitez vous lancer dans la formation afin de devenir moniteur de ski, nous vous conseillons d’avoir un niveau minimum équivalent à la flèche d’or et au chamois d’or. Il faudra également avoir une motivation sans faille car le cursus de formation est long (4 ans minimum après l’obtention du test technique).

Les différentes étapes de la formation

De nombreuses étapes sont nécessaires à franchir et valider afin d’obtenir son DE de ski alpin.

Test technique

C’est une épreuve de performance chronométrée dans un slalom, qui atteste du bon niveau du candidat à suivre la formation. Il faut être âgé de 17 ans révolu au 31 décembre de l’année civile en cours. Afin de valider le test technique, les femmes devront réaliser un temps limité au temps de base majoré de 25 %, et les hommes un temps limité au temps de base plus 20 %. Vous pourrez vous présenter à deux sessions de tests techniques par saison (en cas d’échec à la première session).

Cycle préparatoire

Pour vous présenter à cette session de pré-formation (durée d’environ 10 jours consécutifs), vous devrez avoir 18 ans révolu au premier jour de la formation et être titulaire du PSC1 ou de l’AFPS (= secourisme).

Ce stage consiste à étudier les éléments théoriques, pratiques et techniques du ski alpin de la classe débutant, ainsi que de la classe 1. Vous aborderez également les acquisitions techniques du ski dans la classe 2, c’est-à-dire dans un niveau de ski équivalent à la 3ème étoile. Vous serez amené à effectuer également une journée de snowboard. Vous acquerrez les principes élémentaires de sécurité. Dès ce stage, vous comprendrez qu’il sera nécessaire de développer et consolider vos compétences langagières et linguistiques.

Vous serez évalué sur une épreuve technique de démonstration, une descente technique en ski alpin se rapprochant du “ virage moniteur” équivalent au virage coupé, un entretien oral ainsi qu’une note en évaluation continue.

Eurotest

Il s’agit d’une épreuve de performance chronométrée dans un slalom géant. Pour valider son EuroTest, les femmes auront un temps de base majoré de 24 %, et les hommes 18%.

Premier cycle

Le premier cycle ou l’Unité de Formation “UF Fondamentaux de l’enseignement” dure quatre semaines. La validation de ce module vous permettra d’enseigner jusqu’aux skieurs de niveau classe 4, c’est-à-dire aux experts qui maitrisent les virages carving.

Au préalable, vous aurez effectué un stage de sensibilisation d’une durée de 25 jours minimum au sein de votre école de ski.

Au cours de ce stage, vous serez amené à étudier les éléments théoriques, pratiques et pédagogiques du ski alpin essentiellement dans la classe 2 et 3, à développer les éléments techniques de la classe 4 dont la capacité à réaliser le “virage expert moniteur”.

L’évaluation est divisée en deux groupes d’épreuves. Le premier groupe d’épreuves comporte une note en descente toute neige tout terrain, la réalisation du virage moniteur et une épreuve technique de démonstration à ski sur la classe 2, 3 et 4. Le second groupe d’épreuves comporte une note orale sur la présentation d’une évolution à ski des classes 2, 3 et 4 ainsi qu’une évaluation continue portant sur le niveau d’implication et de progression du stagiaire.

Second cycle

Le second cycle du diplôme d’État de ski alpin est composé de trois unités de formation.

UF Pratiques compétitives

Pour se présenter à cette épreuve, vous aurez l’obligation d’avoir validé votre premier cycle.

L’objectif de cette formation consiste à aborder le cadre général d’organisation de la FFS (Fédération Française de Ski). Vous serez amené à tracer des slaloms, étudier les règlements des concours, apprendre les différentes distances de tracé en slalom et en géant, etc.

L’obtention de cette unité de formation est caractérisée par une note globale qui correspond à une note de stage ainsi qu’un écrit portant sur les connaissances liées à l’organisation des compétitions.

UF Maîtrise technique et pédagogique de l’enseignement du ski alpin, maîtrise technique en sécurité des activités dérivées dont le snowboard

Avant de vous présenter à cette unité de formation, vous devrez posséder le tronc commun montagne (Formation générale commune aux métiers de la montagne).

L’UF Maîtrise vous permet d’acquérir de la maîtrise technique et pédagogique dans toutes les classes de la formation. Vous obtiendrez également des connaissances complémentaires dans les domaines techniques ainsi que dans les procédés pédagogiques sur la base des acquis des UF antérieures. Une grosse partie de la formation sera dédiée à acquérir l’aptitude à évoluer en sécurité en snowboard. Vous devrez également développer une capacité d’adaptation en fonction des niveaux et des attentes de tout type de public, notamment les mineurs, ainsi que les personnes qui se trouvent en situation de handicap.

UF Approfondissement de la sécurité sur pistes, hors des pistes et milieu montagnard enneigé, incluant l’épreuve de sécurité

Après avoir validé l’UF Maîtrise, on peut se présenter à l’examen final. Un dossier hors-piste et ski de randonnée sera à préparer, pour lequel l’ENSA vous donnera le détail.

Vous serez évalué sur votre capacité à passer un message d’alerte en cas d’avalanche, à effectuer une double recherche de victime ensevelie sous avalanche, à gérer en toute sécurité un groupe évoluant en hors-piste ( épreuve de la conduite de groupe), et une interprétation de la prévision d’avalanche. Vous aurez également une note de stage en évaluation continue ainsi qu’une note délivrée par votre formateur lors d’un entretien qui portera sur vos sorties hors piste et en ski de randonnée.

Une fois cette dernière unité de formation validée vous serez enfin diplômé d’état de ski alpin.

Le coût, la durée et les opportunités pendant la formation

Le prix moyen d’une semaine de formation avec l’ENSA est d’environ 500 € pour les frais pédagogiques uniquement. Comptez donc approximativement 5500 € pour les frais pédagogiques des 11 semaines de formation. C’est un budget conséquent, mais vous pouvez avoir des aides de la Région, du compte personnel de formation (CPF) et également de Pôle emploi.

La durée de formation moyenne est d’environ 7 ans (moyenne nationale) à partir de la validation du cycle préparatoire.

Bien que vous soyez déjà élève moniteur pendant cette formation, le fait de repasser élève permettra d’acquérir de nouvelles compétences qui vous seront très utiles tout au long de votre carrière. Votre niveau de ski ainsi que votre niveau en snowboard évolueront fortement lorsque vous serez encadré par les formateurs de l’ENSA.

Aucun niveau d’étude en particulier est nécessaire pour se présenter au diplôme d’État de ski alpin, bien qu’il faille savoir communiquer et s’exprimer de manière précise, avoir un niveau minimum correct en rédaction sera également nécessaire afin de valider toutes les épreuves écrites.

Le quotidien d’un moniteur de ski

Un grand nombre de skieurs admire les moniteurs de ski. Bien que ce métier soit un “métier de rêve” mais également “le métier passion”, il existe, comme dans tous les métiers, quelques phases un peu moins joyeuses que les autres.

Quelles que soient les conditions météo, on se doit d’être présent sur le terrain et de maintenir notre cours de ski, par respect des clients qui le souhaitent.

Ici, on n’est pas aux 35 heures. Il arrive régulièrement de travailler 7 jours sur 7 de l’ouverture de la station le matin jusqu’à sa fermeture en fin de journée. 80 % de notre clientèle est qualifiée de débutant ou de classe 1. Et oui, les niveaux étoile d’or, stage compétition et autres, sont réservés bien souvent au moniteur ayant le plus d’ancienneté.

Dans toutes les stations, il sera nécessaire de maîtriser l’anglais. En effet, de nombreuses personnes étrangères viennent en France pendant les vacances scolaires et même en dehors afin de prendre des cours de ski au sein des écoles de ski.

Tous les 6 ans, en tant que nouveau moniteur diplômé, vous aurez droit à une session de recyclage. Une petite mise à jour des dernières nouveautés a été jugée nécessaire.

Aspects financiers et opportunités professionnelles

Qu’en est-il du salaire d’un moniteur de ski ? Dans quelle école de ski exercer ? Quel est le statut d’un moniteur de ski ?

Le salaire d’un moniteur indépendant vs. salarié

Un moniteur de ski indépendant diplômé exerçant son activité au sein d’une école de ski tel que l’ESF ou l’ESI, aura une rémunération horaire brute comprise entre 60 et 90 €. À cela il faudra soustraire toutes les charges liées à l’URSSAF.

Un moniteur de ski salarié diplômé, qui exerce par exemple à l’UCPA, aura un salaire net compris entre 1900 et 2000 € mensuel.

La réalité du salaire d’un élève moniteur

Un élève moniteur, c’est-à-dire une personne qui enseigne mais qui n’a pas terminé son diplôme, se verra taxer par son école de ski d’un certain pourcentage. Cela peut aller jusqu’à quasiment 50 % du taux horaire.

Les opportunités d’évolution et de diversification des compétences

Au sein même du métier de moniteur de ski, il existe d’autres activités parallèles à l’enseignement du ski en cours collectifs ou leçons particulières.

En effet, les écoles de ski s’appuient sur des moniteurs qui les dirigent et les animent : le directeur, le ou les directeurs techniques, les entraîneurs de club de ski, les responsables de jardin des neiges ou club Piou-Piou, les moniteurs spécialisés auprès des skieurs handicapés, sans oublier les ouvreurs des compétitions, les ridders et autres freestylers…

Le moniteur peut donc s’affirmer dans un ou plusieurs domaines de prédilection, et trouver ainsi une forme de diversité dans l’exercice de son activité.

On mentionnera également ceux qui se passionnent pour les dimensions pédagogiques, et intègrent les centres de formation des moniteurs, dont les experts qui enseignent à l’ENSM (ex ENSA).

La nécessité d’une seconde activité en dehors de la saison hivernale

Le moniteur de ski exerce son activité pendant les quelques mois d’hiver, pour une durée d’environ 4 mois. Si cette période est intense, sans jours de repos ou très peu, elle laisse toutefois la place pour exercer une (ou plusieurs) autre activité professionnelle, notamment pendant la saison d’été.

Quelques rares moniteurs migrent vers des stations de ski de l’hémisphère sud pour poursuivre leur même métier pendant l’hiver austral : Argentine, Chine, etc.

Certains moniteurs conservent leur profession principale, y compris pendant l’hiver : agriculteurs, éleveurs, artisans, par exemple.

D’autres possèdent une seconde qualification sportive et exercent de nouveau auprès des vacanciers : moniteurs de voile, de rollers, gérant de sites touristiques, d’activités estivales (ex = parc d’accrobranches), loueurs de matériels nautiques, etc. Les possibilités sont nombreuses pour ceux qui apprécient ces rythmes saisonniers.

Enfin, d’autres encadrent dans l’animation : centres de loisirs et de vacances, lieux de villégiature, gérants de gîtes de vacances, etc.

Témoignages personnels et anecdotes

À titre personnel, j’ai eu la chance d’être bien encadré et bien formé. J’ai obtenu mon test technique en janvier 2017 et par la suite j’ai réussi à enchaîner et valider toutes les épreuves. Malheureusement, j’ai eu un unique échec à l’examen final lors de la recherche DVA. J’ai du repasser le groupe d’épreuves et ainsi être diplômé quelques mois plus tard. Quelle fierté d’avoir réalisé un rêve que je pensais inatteignable. J’ai été diplômé d’état de ski alpin en mai 2021.

Je me rappellerai toujours de ma réussite au test technique, à l’euro test, ainsi qu’à toutes les autres épreuves du cursus. Des souvenirs indélébiles et chargés d’émotions !

Ce qui fait la richesse de ce métier, c’est que chaque cours de ski est différent tant au niveau du public, qu’au niveau de ski. Les collègues sont généralement sympas et toujours partant pour aller faire quelques pistes de ski en dehors des horaires de travail, chose qui est très agréable de pouvoir skier avec d’autres très bons skieurs.

L’impact positif des moniteurs de ski sur l’expérience des vacanciers

À la lecture de ces quelques lignes, chacun mesure sans doute que le métier de moniteur de ski fait partie des plus beaux métiers du monde (c’est un moniteur qui vous le dit !).

Quelle satisfaction de travailler avec des “clients” qui sont en vacances, bien souvent détendus, et qui recherchent avant toute chose de rompre avec leur quotidien habituel !

Alors, forcément, le sourire du matin vient naturellement lorsqu’on les accueille au point de rassemblement. C’est le plaisir de skier que nous souhaitons leur partager.

Et puis, quel bonheur de voir ses élèves progresser et de les récompenser en fin de semaine par la remise de médailles !

Oui, le métier de moniteur de ski est merveilleux !
Je souhaite bonne chance à tous ceux qui veulent le devenir !

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