Il y a 50 ans, deux jeunes Américains ont réussi un frontflip en bi-ski

Les américains en front flip en bi-ski

Le ski freestyle, cette discipline spectaculaire qui repousse sans cesse les limites de l’imaginable, vient de nous offrir un moment d’anthologie. Né d’un esprit de rébellion et d’une volonté de s’affranchir des contraintes du ski alpin traditionnel, le ski freestyle a connu une évolution remarquable, passant d’un mouvement contre-culturel à une discipline reconnue mondialement, captivant athlètes et spectateurs. Mais parmi les prouesses réalisées, une figure se détache, si unique qu’elle semble insurpassable. C’est l’histoire d’un exploit jamais vu auparavant : le front flip en bi-ski. Un défi né d’une idée audacieuse, devenu une démonstration de style et de compétence, et qui reste l’un des meilleurs exploits jamais réalisés sur la neige.

Comment tout cela a-t-il commencé ?

Retour en 1972, lors d’une compétition régionale à Solitude, dans l’Utah. À cette époque pionnière du ski freestyle, il n’existait pas d’organisme régulateur pour les sauts ou les participants. La partie la plus populaire des compétitions était celle du « Saut le plus spectaculaire », où les concurrents s’inscrivaient pour réaliser la figure de leur choix, pourvu qu’ils tentent ce qu’ils avaient annoncé. Les chutes spectaculaires qui accompagnaient souvent ces épreuves, alors que les athlètes testaient leurs limites, faisaient le bonheur du public. À l’époque, l’équipement de protection était inexistant, pas même de casques.

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C’est dans ce contexte que Darol Wagstaff, dont la photo a été publiée sur la couverture du Saturday Evening Post sous le titre évocateur « L’homme peut voler », a remporté l’événement régional. Il a maintenu une position de plongeon sur plus de 40 mètres avant de se regrouper et d’atterrir suite à un front flip énorme de plus de 50 mètres. Pendant ce temps, Lance Merrill, qui est aujourd’hui entrepreneur à Provo, dans l’Utah, savait qu’il aurait une forte concurrence dans la catégorie du « Saut le plus spectaculaire ». Des rumeurs couraient que certains concurrents allaient tenter des doubles vrilles. Merrill travaillait sur son propre double flip avant et en avait réussi quelques-uns à l’entraînement, mais malheureusement, à cause d’un tremplin non familier, il a terminé avec une énorme chute dans la zone d’atterrissage lors de sa tentative.

Alors qu’il se relevait et rassemblait son équipement, il aperçut au loin deux skieurs s’élancer sur la même paire de skis, des bi-skis. « En remontant vers les sauts, l’idée m’est venue qu’on pourrait réaliser un front flip en bi-ski« , s’exclama Merrill. « Cela remporterait à coup sûr le concours du Saut le plus spectaculaire. »

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La réalisation du front flip en bi-ski

Pour les deux années suivantes, Merrill chercha quelqu’un qui croirait suffisamment en son idée folle pour risquer une tentative de frontflip en bi-ski avec lui. Finalement, il convainquit son ami, Scott Miles, aujourd’hui ingénieur mécanique à la retraite que c’était possible. Cet été-là, Merrill acheta une paire de skis de 230 cm pour l’événement. Ils y montèrent deux ensembles de fixations Nevada. Sachant que la pratique de la figure comporterait un certain risque, ils décidèrent que la meilleure façon de se préparer serait par la visualisation avant de la réaliser physiquement.

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« La semaine précédant le saut, nous avons visualisé à plusieurs reprises l’approche et la zone d’élan, le deuxième jour la position en l’air, le troisième jour la rotation, et enfin la compression suite à l’atterrissage et la réception. Le vendredi, nous avons chacun visualisé l’ensemble du saut, encore et encore, du début à la fin », raconte Lance Merrill.

La suite de cet exploit, qui a marqué l’histoire du ski freestyle, témoigne de la curiosité humaine, du courage et de l’amour indéfectible de l’aventure. Cet acte de défi contre la gravité peut avoir été non conventionnel, mais il nous rappelle que, peu importe les progrès réalisés, la quête de la prochaine grande évolution dans le ski continue. L’année prochaine marquera le 50e anniversaire de leur réalisation et à ce jour, personne n’a jamais rien fait de semblable.

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